Congrès fondateur pour "Révolution permanente", soutenu par Rouillan et Assa Traoré

Anasse Kazib (g), Daniela Cobet (2nd g), lors du congrès de fondation de "Révolution Permanente" à Paris le 16 décembre 2022

La nouvelle organisation politique d’extrême gauche Révolution permanente a tenu vendredi son congrès fondateur à Paris, en espérant profiter de la récente scission du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) et du “vide démocratique chez LFI”.

“Jean-Luc Mélenchon dirige les Insoumis d’une main de fer, Lutte ouvrière (LO) est démodée: le parti ne s’adresse pas aux jeunes. Quant au NPA, il intervient partout et nulle part à la fois. Nous, on recentralise la lutte autour de sujets féministes et écologistes”, a déclaré à l’AFP Paul Morao, responsable de la communication de la nouvelle organisation. 

Des personnalités médiatiques comme le cofondateur du groupe armé d’extrême gauche Action directe Jean-Marc Rouillan ou la militante antiraciste Assa Traoré affichent publiquement leur soutien à Révolution permanente.

“Ce parti est l’avenir d’un changement, d’une nouvelle ère, de l’égalité pour tous. Car tout le monde mérite d’être libre, d’être défendu”, a lancé Assa Traoré, sœur aînée d’Adama Traoré, acclamée par 300 militants présents au congrès.

Tous ont scandé en chœur “Justice pour Adama”, jeune homme noir mort en 2016 après son interpellation par des gendarmes dans le Val-d’Oise. 

En dehors du “combat antiraciste”, “d’autres luttes sont à venir contre l’inflation et pour la revalorisation des salaires et, surtout, le combat contre la réforme des retraites qu’on commence déjà à préparer”, a poursuivi Daniela Cobet, militante de Révolution permanente qui compte organiser des grèves dès la rentrée 2023.

Pour “unir les luttes”, l’organisation laisse “la porte ouverte aux camarades” qui ont récemment quitté le NPA, mouvement qui s’est scindé en deux lors de son congrès le week-end dernier.

Révolution permanente avait lui-même été officieusement créé en avril 2021 par des militants exclus du NPA pour leur ligne plus révolutionnaire et leur refus de tout rapprochement avec LFI, souhaité par Philippe Poutou et Olivier Besancenot.

Pour Frédéric Lordon, philosophe communiste et révolutionnaire qui soutient la nouvelle organisation, “le paradoxe de la période, c’est qu’elle n’a jamais requis autant de mouvements révolutionnaires alors qu’il n’y en a plus aucun qui le soit vraiment”.

L’organisation, qui compte poursuivre la “lutte des classes” communiste, est persuadée qu’une “nouvelle génération révolutionnaire est née depuis les manifestations contre la loi travail en 2016”, selon Anasse Kazib. Ce dernier, figure du mouvement, n’avait pu réunir les parrainages nécessaires pour se présenter à l’élection présidentielle de 2022.