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Adolescent disparu près de Poitiers: la mère et la soeur en garde à vue

Trois personnes, dont la mère et la soeur de l’adolescent disparu pendant plus d’une semaine près de Poitiers puis retrouvé samedi, ont été placées en garde à vue, a-t-on appris dimanche d’une source policière.Le parquet de Poitiers a confirmé “des garde à vue en cours” sans préciser de qui il s’agissait.La garçon âgé de 12 ans avait été retrouvé en bonne santé chez un proche de la famille, qui a depuis été placé en garde à vue, a indiqué à l’AFP la source policière.Quelques heures plus tard, la mère et la soeur de l’adolescent étaient également placées en garde à vue, les enquêteurs soupçonnant la mère d’avoir orchestré une “manipulation” dans un contexte familial tendu, selon la même source.L’adolescent était porté disparu depuis plus d’une semaine et la police avait diffusé vendredi un appel à témoins. Une enquête était par ailleurs ouverte par le parquet pour “enlèvement et séquestration”.Le parquet a indiqué avoir pris “une ordonnance de placement provisoire concernant le jeune garçon”.

L’influence française disputée dans l’océan Indien

Mayotte, îles Eparses … La France, confrontée à une souveraineté contestée sur plusieurs de ses territoires et aux ambitions croissantes de la Chine et de la Russie, joue les équilibristes dans l’océan Indien, où Emmanuel Macron entame lundi une tournée de cinq jours.Le chef de l’Etat, fidèle à sa stratégie “indopacifique”, va réaffirmer les ambitions françaises de puissance régionale tout comme une volonté de coopération renforcée avec les Etats du sud-ouest de l’océan Indien.Après des étapes à Mayotte et La Réunion, les deux départements aux avant-postes de la présence française dans cette zone, il se rendra à Madagascar et Maurice.Et participera jeudi à Antananarivo, la capitale malgache, au cinquième sommet de la Commission de l’océan Indien (COI), qui réunit cinq Etats insulaires (Madagascar, Maurice, Comores, Seychelles, France au titre de La Réunion).”La France a certes la puissance de feu, mais elle n’est pas forcément en position de force, pas forcément numéro un et en tout cas pas seule. Les compétiteurs sont présents et actifs”, résume à l’AFP Christiane Rafidinarivo, chercheuse au centre de recherches politiques Cevipof de Sciences-Po à Paris.Grâce à ses multiples îles et îlots à travers les océans, la France possède certes le deuxième espace maritime du monde (10 millions de kilomètres carrés), dont 27% dans cette partie du globe.Grâce aux îles Eparses (Tromelin, Glorieuses, Juan de Nova, Europa, et Bassas da India), des “confettis” quasi inhabités – sans compter Mayotte au nord – elle contrôle plus de la moitié de la surface du canal du Mozambique, redevenu un carrefour stratégique du transport maritime international.- “Accès aux ressources” -Elle dispose aussi de moyens militaires, dont une base navale à La Réunion, et économiques conséquents par rapport aux pays riverains.Mais Madagascar revendique la souveraineté sur les Eparses tout comme les Comores sur Mayotte, qui s’en est détaché lors de leur indépendance en 1975 pour rester française. L’île Maurice réclame de son côté Tromelin au nord de La Réunion.”La France est dans une situation un peu plus contrainte qu’il n’y paraît”, explique Denys-Sacha Robin, spécialiste en droit international de la mer à l’université Paris-Nanterre.”Ces demandes de rétrocession, c’est un enjeu d’identité nationale, un enjeu d’accès aux ressources et puis c’est un moyen de pression pour obtenir autre chose” de Paris, en matière d’immigration ou de sécurité.Le canal du Mozambique renferme d’importantes réserves en hydrocarbures – au point qu’on le qualifie parfois de “nouvelle mer du Nord” – et halieutiques.Le rôle de la France y est désormais disputé par la Chine, qui investit massivement dans la zone, notamment à travers le développement de ports, et dispose d’une importante flotte de pêche. Etats-Unis, Russie et Inde y renforcent aussi leur présence.Russes et Chinois y ont également mené des exercices militaires avec l’Afrique du sud.- “Epine dans le pied” -La Russie, après avoir tenté en vain d’adhérer à la COI en 2020, a apporté son soutien à Madagascar dans sa revendication sur les îles Éparses, tout comme aux Comores, dont elle s’est rapprochée, pour Mayotte.”Le statut de Mayotte est extraordinairement instable. C’est une épine dans le pied de la France”, estime Bertrand Badie, spécialiste de relations internationales à Sciences Po. Les Comores s’opposent aussi à son intégration à la COI, réclamée par les élus mahorais. Face à ces résistances, Emmanuel Macron devrait s’en tenir à une ligne pragmatique, c’est-à-dire demander une “inclusion” progressive de Mayotte à la COI à travers des programmes de coopération notamment sur la santé.”Pour la France, il s’agit de consolider des coopérations avec des Etats pour qu’ils ne deviennent pas hostiles, ne rentrent pas dans d’autres réseaux qui seraient hostiles”, note Christiane Rafidinarivo.Mayotte, département le plus pauvre de France, présente d’énormes fragilités, avec une importante pression migratoire en provenance des Comores et le cyclone Chido, le plus dévastateur depuis 90 ans, qui a mis à terre son économie en décembre.”C’est une région du monde dans laquelle la décolonisation n’a jamais été véritablement accomplie. La déstabilisation tient à un fil. Il suffit d’un pouvoir populiste dans l’un des pays”, relève Bertrand Badie.

Le réacteur nucléaire EPR de Flamanville reconnecté au réseau électrique

Le réacteur nucléaire EPR de Flamanville (Manche), à l’arrêt depuis le 15 février pour maintenance, a été reconnecté au réseau électrique samedi soir, les opérations de redémarrage ayant abouti deux jours avant la date initialement prévue, a annoncé EDF.”Toutes les opérations de redémarrage et de connexion au réseau ont pu être faites et cela a permis un couplage sur le réseau dès samedi”, après plusieurs reports pour des opérations de maintenance supplémentaires, a déclaré EDF dimanche à l’AFP.Le site d’EDF indique que la puissance disponible est de 90 MW (contre 1.620 MW de puissance maximale) depuis 20h30 samedi et que des “essais avec variation de puissance” sont prévus jusqu’à mercredi.Le groupe a précisé à l’AFP maintenir son planning prévisionnel, qui prévoit d’atteindre “à l’été 2025” la pleine puissance, soit “100% de puissance nominale”.Le processus pour un premier démarrage de réacteur est “long et s’étend sur plusieurs mois”, il est donc “normal de ne pas être actuellement à pleine puissance” puisque “la montée en puissance du réacteur se réalise par paliers successifs”, a ajouté EDF.EDF avait prévenu que la montée en puissance du 57e réacteur nucléaire français serait un processus progressif, pouvant nécessiter une dizaine d’arrêts de maintenance programmés et, en parallèle, des opérations imprévues. “Plus de 1500 critères de sûreté sont testés lors d’un premier démarrage”, avait-il indiqué.Le réacteur de 3e génération avait déjà connu deux phases d’arrêt programmées depuis son raccordement au réseau le 21 décembre 2024, réalisé avec 12 ans de retard.Le 15 février, le réacteur a été mis à l’arrêt de manière imprévue pour “réaliser une intervention sur un circuit de refroidissement des équipements par l’eau de mer”. L’arrêt avait été prolongé deux fois en février pour des interventions de maintenance et des réglages supplémentaires.Initialement prévu le 30 mars, le redémarrage a été repoussé plusieurs fois depuis et devait avoir lieu lundi.Selon EDF, des “interventions ont été réalisées sur un circuit de refroidissement des équipements par l’eau de mer, sur le groupe turbo alternateur (opérations de reprise des réglages sur trois paliers, pièces portant et guidant les rotors) et sur des matériels requis pour la poursuite des opérations de montée en puissance du réacteur en toute sûreté”.Pièce maîtresse dans une centrale nucléaire, la turbine permet de transformer l’énergie thermique issue des générateurs de vapeur en une énergie mécanique qui entraîne l’alternateur pour créer l’électricité.

Chikungunya à La Réunion: le directeur du CHU veut des renforts

Le directeur général du centre hospitalier de La Réunion Lionel Calenge a déclaré dimanche avoir demandé l’envoi de renforts médicaux pour faire face au pic de l’épidémie de chikungunya, qui a déjà fait six morts sur l’île. “Le pic épidémique avait été annoncé pour mi-avril par les épidémiologistes. Nous y sommes”, a affirmé Lionel Calenge sur RMC, ajoutant que le CHU “est en première ligne dans cette situation de crise”.”Tous les jours depuis plusieurs semaines, on accueille entre 30 et 40 patients atteints de +chik+ sur nos deux services d’urgence”, ce qui génère “vraiment une grosse tension sur nos capacités”, alerte le directeur. Il détaille: “Nombre de lits insuffisant”, “taux d’occupation en médecine et en chirurgie de 95%”, “581 patients hospitalisés pour +chik+ depuis le début de l’année, avec 127 patients en pédiatrie, 46 en néonatologie et réanimation néonatale”.Pour faire face à une “hausse de l’activité aux urgences de 12% sur le dernier mois”, il indique avoir eu “le renfort de trois médecins de la réserve sanitaire”.”On a demandé également six médecins supplémentaires au niveau national”, ajoute-t-il. Début avril, le CHU avait déclenché le plan blanc, dispositif qui permet de déprogrammer certaines opérations ou de rappeler des personnels en congés dans les hôpitaux, face à une augmentation importante de l’activité des urgences liée à la prise en charge des patients atteints de chikungunya. Ce plan blanc a permis “l’ouverture de 14 lits de médecine supplémentaires”, ainsi que la transformation des “hôpitaux de semaine en médecine post-urgence” et la déprogrammation de 300 opérations, explique le responsable. “On a recruté des paramédicaux, des infirmiers, des personnels paramédicaux, on a eu plus de difficultés par rapport aux médecins”, témoigne-t-il.Le président Emmanuel Macron se rendra dans l’océan Indien pour une tournée de cinq jours à partir de lundi, qui comprend des étapes à La Réunion et Mayotte. Les autorités sanitaires ont recensé six décès liés au chikungunya depuis le début de l’année à La Réunion et observent l’amorce de baisse de l’épidémie sur l’île, où plus de 100.000 personnes pourraient avoir été infectées.

Journal d’un agriculteur: “Je voulais faire la multinationale du bien-être”

Jérôme Caze, 37 ans, marié et père de trois enfants, à la tête d’une exploitation maraîchère, et d’élevage de poulets et de porcs en Lot-et-Garonne, lancée il y a sept ans, raconte son quotidien de “petit agriculteur” à l’AFP depuis octobre.Dans ce cinquième épisode, il revient sur son parcours en confrontant ses ambitions initiales, basées sur “la qualité” et le “bien-être”, à la réalité d’un monde exigeant et en proie à des crises récurrentes.- Bien-être -“On a besoin de renflouer l’entreprise. Actuellement, on parvient à éponger les erreurs qu’on a faites au début et les factures en retard.On va arrêter le maraîchage cette année. C’est une réflexion poussée par ma femme (en congé sabbatique, elle l’appuie ponctuellement dans son travail, NDLR). Seul, je m’y serais cramponné, parce que c’était l’héritage culturel familial.Ça reste un échec mais on ne dépensera plus 10.000 euros par an pour acheter des graines.Quand j’ai repris la ferme de mes parents qui ne juraient que par la qualité, j’envisageais d’aller plus loin et de faire une +multinationale du bien-être+.Je me voyais réfléchir, donner les consignes au chef de culture et à un ou deux salariés. Dans ce modèle, le problème, c’est que tout le monde te parle des pesticides mais personne n’évoque la dureté du travail quand tu les supprimes.J’en vois des types qui logent des saisonniers dans des petits bungalows à 600 euros par mois, avec un loyer pris sur le salaire… Ça, je m’y suis toujours refusé.”- Compromis -“À l’école, on nous disait qu’il faut voir l’exploitation comme un tabouret : à trois pieds, ce n’est jamais bancal. Donc on va continuer trois productions : les légumes mais en primeur, les poulets plein air et les cochons de race Duroc, que je veux développer.On veut que les animaux soient bien traités, dans des conditions qui se rapprochent du naturel : dehors, nourris aux déchets de légumes et céréales, avec un point d’eau et un point de souille pour s’y baigner et éviter les coups de soleil et les moustiques.Avoir un objectif final de production ne doit pas empêcher de bien les considérer.J’ai découvert l’abattoir cette année : il y a un petit corridor quand ils descendent du camion, tu peux leur parler, les nourrir, les caresser, les guider. Les pauvres sont allés à la mort tranquillement, en douceur et en confiance. C’est vraiment la méthode qui nous convient.Mon élevage a deux mâles reproducteurs et quatre mères. Je vise deux femelles adultes supplémentaires, pour faire plus de petits, plus de volume avec des rotations de portées.Il y a un petit côté +logique industrielle+ en pensant comme cela mais … la vie est faite de compromis.En agriculture, tu arrives avec un rêve et souvent on te claque la porte. En fait, tu comprends qu’il faut jouer leur jeu, sans le faire totalement, rester des petits, des marginaux, mais dans le rang.”- Fierté -“Par exemple, je veux laisser plusieurs mois de repos aux femelles entre les portées. Le bien-être doit primer sur le volume ou le billet.Si tu as trop d’animaux par parcours, tu t’éloignes des conditions de vie naturelles, celles des sangliers. Même si on veut plus de cochons, on évitera cela, c’est une ligne qu’on s’est fixée.On ne se verse pas de salaire cette année, on en chie mais on sait qu’on va dans la bonne direction, en respectant nos principes et en gardant notre force de caractère.Ce qui me fait vibrer, c’est quand je rencontre d’autres agriculteurs qui empruntent cette voie, ou quand des partenaires ou des clients visitent la ferme.Je suis fier quand je montre mes bêtes, la nurserie, ma façon de travailler.On ne part pas souvent en weekend mais bosser en pleine nature, chez toi, avec les gamins qui viennent t’aider ou faire les pitres à côté, y’a pas beaucoup de métiers qui le permettent.C’est pour tout ça qu’on continue. Quand on aura plus de cochons, on trouvera des débouchés, le bouche-à-oreille va fonctionner. On va y arriver.”Propos recueillis par Karine ALBERTAZZI et Thomas SAINT-CRICQ

Australie: vagues gigantesques, six personnes meurent noyées

Un pêcheur qui se trouvait sur des rochers est mort dimanche près de Sydney après avoir été emporté par la houle, portant à six le nombre de noyades survenues au cours du weekend de Pâques en Australie, où de gigantesques vagues déferlent sur la côte est.Les services d’urgences ont tenter de secourir deux personnes emportées alors qu’elles étaient en train de pêcher sur la plage de Wattamolla, mais l’une d’elles n’a pas pu être ranimée, a indiqué la police de Nouvelle-Galles du Sud (sud-est) dans un communiqué. Le deuxième pêcheur, un garçon de 14 ans, se trouve dans un état stable à l’hôpital.Samedi, la houle, qui atteignait 3,5 mètres par endroits, a emporté un autre pêcheur dans le sud de l’Etat de Nouvelle-Galles du Sud.Trois personnes s’étaient déjà sont noyées vendredi en Nouvelle-Galles du Sud, tandis qu’une femme est décédée près de Melbourne (sud-est).Par ailleurs, deux personnes sont portées disparues en mer depuis vendredi, l’une au large de Sydney et l’autre au large de Melbourne, et les recherches se poursuivent pour tenter de les retrouver.Surf Life Saving Australia (SLSA) avait émis un avertissement jeudi, indiquant que de fortes houles créeraient des conditions de surf dangereuses le long des côtes des Etats de Nouvelle-Galles du Sud et de Victoria.

Les matinales politiques, une compétition acharnée entre radios et télés

“Faire l’événement chaque matin”: les interviews des personnalités politiques, rendez-vous médiatiques indispensables pour délivrer son message ou se faire connaître, s’apparentent à une course au quotidien pour les matinales radio et télévision qui, en forte concurrence, doivent coller au mieux à l’actualité et respecter les règles de pluralisme.Avril 2022, en pleine campagne présidentielle, Jean-Luc Mélenchon annule son passage sur RTL pour se consacrer à son dernier meeting de campagne et envoie à sa place un de ses lieutenants, Adrien Quatennens. “Il a peur ? Il est trop fatigué ?”, s’interroge, agacée, l’éditorialiste Alba Ventura.Tout aussi anxiogène pour les chaînes et les stations, il peut arriver aussi que des invités se décommandent à la dernière minute, sans proposer de second choix, obligeant les programmateurs à sonner le branle-bas de combat.C’est “l’un des métiers les plus durs de la radio”, raconte à l’AFP Rémi Sulmont, directeur de la rédaction de France Inter. Le jeu des chaises musicales est “un casse-tête quotidien”.- “Drogués à l’actu” -Ces “drogués à l’actu”, comme se caractérise Anne-Laure Sugier, directrice de la programmation dans la même station, font un travail de longue haleine pour se constituer un carnet d’adresses et travaillent sur deux temporalités : l’anticipation et l’adaptation. Une invitée comme la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, reçue fin mars, c’est “quasiment un an de travail”. A l’inverse, d’autres personnalités sont déprogrammées, ou mobilisées au pied levé, jusqu’à quelques heures avant le direct. “Ce n’est pas une folie de les réveiller à 5H30”, sourit Anne-Laure Sugier.L’objectif est de “faire l’événement chaque matin”, en dénichant la “bonne personne au bon moment”, analyse Frank Moulin, directeur de l’information et de la rédaction de RTL. Une interview réussie fait parler d’elle au moins tout au long de la journée.L’imprévisible a son importance. “C’est la magie du direct”, commente Adrien Gindre, en charge de l’entretien politique dans la matinale de TF1.En janvier, sur son antenne, la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet avait proposé de taxer les retraités les plus aisés pour financer la protection sociale. Il y a eu “une semaine de débat derrière”, sourit-il.- Marché ultraconcurrentiel -Coller au mieux à l’actualité amène à ne pas recevoir uniquement les ténors de la politique. Erwan Balanant, député MoDem du Finistère, peu connu du grand public, a récemment été très sollicité comme rapporteur de la commission d’enquête sur les violences dans le secteur de la culture.Ces personnalités de second plan, qui veulent décrocher le Graal d’une invitation, doivent “trouver l’information ou la posture” pour se démarquer dans “ce marché des personnalités” ultraconcurrentiel, explique Emilie Zapalski, spécialiste de la communication politique. La liste des invités doit aussi respecter les règles de l’Arcom. Le régulateur de l’audiovisuel impose, hors période électorale, de donner la parole un tiers du temps à l’exécutif et les deux tiers restants aux partis politiques selon leur représentativité –  résultats aux élections, importance du groupe, sondages d’opinion. Tendre vers la parité est aussi important et il ne faut pas non plus saturer l’espace médiatique en conviant trop souvent les mêmes profils. Un intérêt partagé par certains politiques. L’ex-président François Hollande refuse ainsi des invitations pour “ne pas noyer sa voix dans toutes les autres et pour que sa parole reste rare et appréciée”, explique sa conseillère en communication, Sybil Gerbaud. La concurrence est rude pour la quinzaine de grands rendez-vous sur cette tranche horaire stratégique: près de la moitié des Français (43,4%) écoutent la radio entre 6 et 9 heures du matin, selon une étude de Médiamétrie publiée en novembre. Et, pour que les propos soient repris sur les autres plateaux, en dépêches AFP ou sur les réseaux sociaux, les personnalités politiques “ont conscience (…) qu’elles doivent avoir des propositions et des avis tranchés au détriment parfois de la nuance”, observe Pauline Amiel, maîtresse de conférences en sciences de l’information et communication.L’enjeu pour les journalistes est de ne pas tomber dans la politique-spectacle. “Nous ne sommes pas une caisse de résonance, ce n’est pas que le lieu de la petite phrase”, défend Anne-Laure Sugier. Il s’agit de dépasser les éléments de langage, d’interroger voire de bousculer si nécessaire.Du côté des politiques, chaque prise de parole est un pari. “Ça peut être complètement foireux”, souligne Emilie Zapalski. Et de rappeler les récents cafouillages de ministres, divisés sur l’interdiction du voile dans les compétitions sportives, qui ont brouillé le message du gouvernement, nécessitant un rappel à l’ordre de François Bayrou.

Rachida Dati: Paris à quel prix ?

Ministre et sans doute à nouveau candidate à Paris, encartée chez LR mais présente chez Renaissance, sous la menace d’un procès dans l’affaire Ghosn: le chemin vers l’Hôtel de ville est escarpé pour Rachida Dati, à moins d’un an des municipales.La ministre de la Culture n’a pas assisté au dernier Conseil de Paris. Elle n’a pas vu certains opposants s’afficher ostensiblement avec le journal Libération qui, dans son édition du 10 avril, affirme que la maire du 7e arrondissement a omis de déclarer pour 420.000 euros de bijoux à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).La porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a indiqué que les avocats de Rachida Dati avaient déposé plainte pour diffamation. Et écrit à la HATVP. Dans quel but ? Sollicité par l’AFP, son entourage n’a pas donné suite.L’affaire tombe mal. La campagne pour les municipales sera l’occasion d'”instruire un procès en probité de tous les instants” à son encontre, prédit un concurrent. Car Mme Dati a déjà un agenda judiciaire: le parquet national financier a requis qu’elle soit jugée pour corruption et trafic d’influence, aux côtés de l’ex-patron de Renault-Nissan Carlos Ghosn.Les magistrats s’intéressent notamment à 900.000 euros d’honoraires perçus en tant qu’avocate de 2010 à 2012, alors qu’elle était députée européenne. Les investigations ont également cherché à déterminer si cette convention d’honoraires aurait pu servir à masquer une activité de lobbying au Parlement européen. Ce qu’elle conteste.- Candidate “quoiqu’il arrive” -“C’est quelque chose d’angoissant, parce qu’elle ne le maîtrise pas”, relève un proche. “Ca fait longtemps que Rachida Dati est attaquée. Cela n’a jamais eu d’impact en termes de popularité et d’intentions de vote. Elle se présentera quoiqu’il arrive”, assure la conseillère de Paris Nelly Garnier, également proche de la ministre.Suffisant, cependant, pour gêner chez Renaissance. Depuis son entrée dans le gouvernement de Gabriel Attal en janvier 2024, un rapprochement avec les macronistes semblait scellé à Paris. Et, pour le député Sylvain Maillard, Mme Dati est “la meilleure candidate”. Mais son avis ne fait pas l’unanimité.L’ex-candidate Agnès Buzyn, notamment, ne la soutiendra pas, car elle s’est “engagée sur l’idée de faire de la politique autrement”. D’autres membres de Renaissance ont exprimé leur franche opposition. D’autres estiment qu’il est urgent d’attendre. Et certains se sont affichés avec le candidat Horizons Pierre-Yves Bournazel.-PLM, “prime à la notoriété”-“Le soutien à Dati n’est ni acté, ni automatique”, glisse une source chez Renaissance. Qui rappelle les “éléments structurants” du parti pour les municipales: “le cadre de vie, la transition écologique, les valeurs, l’exemplarité des élus…”.Côté droit, la ministre a récemment indiqué devant les députés LR qu’elle était à jour de cotisation. Sourire dans les rangs. “Aux européennes, elle a fait campagne pour Renaissance debout sur une chaise”, ironise un élu.”Une municipale ne dépend pas de l’investiture de tel ou tel appareil. Sa victoire se jouera sur la dynamique de terrain”, évacue Nelly Garnier.Mme Dati a le soutien de Laurent Wauquiez. La ministre a pu compter sur les députés LR pour l’adoption du texte réformant le scrutin à Paris (PLM; Paris, Lyon, Marseille), qui doit être examiné au Sénat.En 2024, avec Emmanuel Macron, “le deal, c’était: je viens au gouvernement et tu me fais PLM”, affirme un proche. Cette réforme, voulue par les macronistes et relancée par François Bayrou, prévoit une élection plus directe du maire censée avantager la ministre de la Culture, quand les règles actuelles, arrondissement par arrondissement, rendent le chemin beaucoup plus étroit.”S’il y a PLM, elle devient la seule candidate. Il faut être une rock star, connue de tous les Parisiens… Cela donne une prime énorme à la notoriété”, juge un dirigeant LR, alors que le sénateur Francis Szpiner – qui fait l’objet d’une information judiciaire pour corruption – entend briguer l’investiture.Rachida Dati, future ministre-candidate ? “L’avantage d’être au gouvernement, c’est que ça vous permet d’avoir de l’initiative institutionnelle. Vous pouvez enclencher des procédures de classement. Agir sur le Louvre, Notre-Dame, la Tour Eiffel”. Mais “elle veille toujours à ne pas être trop parisienne dans son discours. Elle est beaucoup sur l’accès à la Culture dans les zones rurales”, explique un soutien.Elle est en tout cas la troisième membre du gouvernement la plus populaire, derrière Bruno Retailleau et Gérald Darmanin, d’après l’institut Ipsos. 

US Supreme Court intervenes to block Trump deportations

The US Supreme Court, in a dramatic nighttime intervention Saturday, blocked President Donald Trump’s unprecedented use of an obscure law to deport Venezuelan migrants without due process.The emergency ruling noted that two of the most conservative justices on the nine-member panel had dissented.The order temporarily prevents the government from continuing to expel migrants under the …

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