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A Belem, militants et autochtones rassemblés pour le climat

Des milliers de militants et d’indigènes se rassemblent samedi à Belem pour une grande marche afin de demander aux négociateurs de la COP30, réunis dans cette ville d’Amazonie brésilienne, d’écouter leurs revendications pour la défense du climat.Un ballon géant à l’allure de globe terrestre: on le remarque d’emblée au départ de la manifestation, festive et en musique, près d’un marché de cette cité qui accueille depuis lundi la conférence de l’ONU sur le climat.”Nous sommes venus ici pour défendre le climat. Aujourd’hui, nous vivons un massacre avec notre forêt qui est en train d’être détruite. Nous voulons faire entendre notre voix depuis l’Amazonie et exiger des résultats”, dit à l’AFP Benedito Huni Kuin, 50 ans, du peuple indigène Huni Kuin, vivant dans l’ouest du Brésil.Les premiers sont arrivés aux toutes premières heures du matin, sous un soleil déjà brûlant. Certains ont déployé un grand drapeau brésilien frappé des mots: “Amazonie protégée”.La “marche mondiale pour le climat” va traverser la dense ville de 1,4 million d’habitants sur environ 4,5 kilomètres, s’arrêtant à quelques pâtés de maisons du site de la COP30, protégé samedi par des dizaines de militaires et des barrières parfois surmontées de barbelés.Pour la première fois depuis la COP26 à Glasgow en 2021, la société civile mondiale peut s’exprimer samedi sans crainte d’arrestations arbitraires.Les trois dernières conférences climatiques de l’ONU se sont déroulées dans des pays, Egypte, Emirats arabes unis et Azerbaïdjan, où aucune ONG ne jugeait sûr de manifester en dehors du site de la COP, qui est protégé et régi par les Nations unies.Les négociations de Belem sont marquées par une absence de taille: celle des Etats-Unis de Donald Trump. Mais au rassemblement samedi un manifestant monté sur des échasses s’est déguisé en Oncle Sam pour dénoncer “l’impérialisme”. Le soutien à la cause palestinienne est aussi présent, avec des drapeaux palestiniens brandis parmi la foule.- Frustration indigène -“Nous sommes ici pour montrer que ce sont les gens qui détiennent le pouvoir, surtout cette semaine où on a appris que des voix étaient exclues du processus de la COP et que de nombreuses communautés, notamment autochtones, ne se sentent pas prises en compte”, a expliqué à l’AFP Tyrone Scott, un Britannique de 34 ans, de l’ONG War on Want.Les communautés indigènes brésiliennes réclament davantage voix au chapitre dans les discussions, qu’elles ont bousculées à deux reprises.Mardi soir, des manifestants avaient forcé l’entrée du site de la COP et s’étaient heurtés aux forces de sécurité. Vendredi matin, d’autres protestataires autochtones ont bloqué l’entrée principale et arraché des réunions au sommet avec des responsables brésiliens.Après des tensions entre le Brésil et l’ONU, qui coorganisent l’événement, les autorités brésiliennes ont renforcé notablement cette semaine le déploiement de sécurité autour du Parque da Cidade, siège de la conférence, dans le but d’éviter tout trouble dans les derniers jours de négociations.Où en sont ces tractations? Au terme d’une semaine, la présidence de la COP30 est censée dévoiler samedi après-midi le fruit de ses consultations pour concilier les demandes des pays sur une série de sujets.Des sujets aussi épineux que les ambitions en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre, le financement climatique au profit des pays vulnérables ou les barrières commerciales.Plusieurs participants estiment que chacun campe encore sur ses positions en attendant l’arrivée des ministres lundi, qui devront trouver un consensus de près de 200 pays d’ici la fin de la conférence le 21 novembre.Un négociateur africain souhaite que la présidence prenne les choses en main. “Sinon, ceci pourrait s’avérer une COP vide”, craint-il. “Les pays sont ici pour obtenir un bon résultat à cette COP”, a en revanche estimé vendredi le secrétaire d’État allemand Jochen Flasbarth.Les négociations “sont comme les montagnes russes, elles ont des hauts et parfois elles ont des bas”, a résumé la négociatrice en chef brésilienne, Liliam Chagas – sans dévoiler aucune carte.

Treize ans de réclusion requis contre l’avocat Ursulet pour le viol d’une stagiaire

Le parquet général a requis samedi treize ans de réclusion criminelle contre l’avocat parisien Alex Ursulet, pour le viol d’une ancienne stagiaire à son cabinet en janvier 2018.Les avocats d’Alex Ursulet, qui clame son innocence, doivent désormais plaider, avant le délibéré et un verdict attendu dans la soirée. Le parquet général a demandé à la cour criminelle de Paris d’incarcérer Alex Ursulet, qui encourt vingt ans de réclusion.”Il n’y a pas de complot, elle a bien été victime d’un viol” commis par Alex Ursulet, “sorte de droit de cuissage”, a dénoncé l’avocat général Philippe Courroye, selon qui il y a eu “contrainte”, “surprise” et la circonstance aggravante de faits commis par une personne ayant autorité. Dans un réquisitoire aussi minutieux qu’implacable pour l’accusé, il a dénoncé ses “contradictions” et ses “incohérences” face à une plaignante “constante dans ses déclarations”, qu’il a félicitée d’avoir eu “la force pour dénoncer ces faits criminels”, elle, la jeune stagiaire, face à un ténor du barreau 35 ans plus âgé: “Rien n’est pire que le silence.”Convoquant Villon, Beaumarchais, Chateaubriand, Kerangal, Hitchcock et IAM, Philippe Courroye a fustigé “la certitude du sentiment d’impunité” qui animait alors un avocat à la “personnalité dominatrice, au comportement souvent déviant”, qui se pensait “protégé de la cuirasse de sa superbe”. Il a décrit la relation empreinte de “domination” et de “possession” qu’il avait instaurée avec sa stagiaire, après une période initiale de “séduction”.”Quand elle pousse la porte du cabinet” début juillet 2018 à 25 ans, “elle vient pour apprendre” un métier “dont elle a rêvé depuis longtemps”, aux côtés d’un avocat qu’elle “idéalise”, “pas pour répondre à des questions sur sa sexualité”, “encore moins pour être” violée, déclare le magistrat. Il s’adresse directement à l’accusé: “C’est la robe d’avocat que vous avez souillée”, lui dit-il, fustigeant la “position victimaire” adoptée par Alex Ursulet durant cinq jours d’audience où il a “chanté l’air de la calomnie”. Philippe Courroye avait commencé par un résumé lapidaire de la situation qui se présentait à la cour: “Il y a dans cette salle, quelqu’un qui ment. Qui de la stagiaire ou du maître de stage?” Il l’a clos avec sa réponse sans ambiguïté: “Le mensonge, il est de ce côté de la barre”, a-t-il accusé, en désignant Alex Ursulet qui l’avait écouté tantôt soutenant son regard d’un air incrédule, tantôt le détournant, fronçant parfois les sourcils ou secouant la tête.- La crainte de “ne pas être crue” -“Ce que je dis depuis le premier jour, c’est que je suis innocent des faits qui me sont reprochés”, avait répété vendredi cette figure du barreau de Paris, autrefois associé de Jacques Vergès, qui avait acquis une notoriété et connu un succès professionnel certain après avoir défendu le tueur en série Guy Georges. Jeudi, la plaignante, depuis devenue avocate, avait pourtant raconté en détail le viol par pénétration digitale vaginale, le 30 janvier 2018 en milieu d’après-midi, ainsi que sa “sidération”, alors que les deux se trouvaient seuls au cabinet.Des faits survenus après un déjeuner au restaurant à l’initiative de l’avocat qui, selon elle, aurait dévié sur sa sexualité.La plaignante avait mis un terme à son stage dès le lendemain. Pour Alex Ursulet et ses avocats, elle a construit un récit a posteriori, “fâchée, furieuse” de ne pas avoir été conviée à une audience, peut-être d’ailleurs influencée par des adversaires de Me Ursulet qui auraient voulu “sa perte”. “Qui ?”, l’avait interrogé vendredi l’avocat général. Pas de réponse. Et l’explication sur le fait qu’elle n’avait pas posé plainte immédiatement est “d’une extrême banalité”, selon Philippe Courroye, car “c’est la crainte d’être discréditée dans la profession”, “de ne pas être crue”, “de se griller parce qu’elle mettait en cause” non pas “l’inconnu croisé dans la rue” mais “Alex Ursulet, l’avocat de Guy Georges, l’avocat médiatique, conscient de son génie”.

Verdun: messe à huis clos en hommage à Pétain

L’hommage “au maréchal Pétain et à ses soldats” a démarré samedi à Verdun dans une église strictement réservée aux membres de l’association organisatrice, a indiqué le préfet de la Meuse, tandis qu’une centaine de manifestants protestaient devant le bâtiment religieux.”Un tout petit nombre” de personnes, “une vingtaine au maximum”, assistait à cet office en l’église Saint-Jean-Baptiste, a déclaré à l’AFP le préfet Xavier Delarue.”Les choses sont organisées de façon à ce que l’église soit fermée et réservée aux membres de l’association”, a-t-il expliqué.Le maire de la ville, Samuel Hazard, avait pris un arrêté interdisant cette messe par crainte de “trouble à l’ordre public”, qui a été retoqué vendredi par le tribunal administratif de Nancy.Le préfet a précisé s’être entretenu avant la cérémonie avec le prêtre célébrant la messe, afin de s’assurer que les règles découlant de la loi de 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat soient respectées, à savoir qu’aucune prise de parole ou de distribution de tracts de nature politique n’ait lieu.A l’extérieur, un photographe de l’AFP a dénombré une vingtaine de policiers et gendarmes, tandis qu’une centaine de manifestants protestaient dans le calme, entonnant la Marseillaise.”J’ai mis en place un dispositif visant à éviter les contacts” entre les manifestants et les personnes venues assister à la messe, a indiqué le préfet.Plusieurs élus étaient présents à la manifestation avec leur écharpe tricolore.”Je suis profondément heurté, parce que je pense à toutes les victimes de la barbarie nazie et de la révolution nationale, l’idéologie du maréchal Pétain”, a déclaré à la presse Samuel Hazard (divers gauche).”C’est pas possible qu’on dérive comme cela”, a déclaré une paroissienne, Mariette Descamps, portant une pancarte où l’on pouvait lire “Catho pas facho”. “Je suis désolée de ce qui se passe aujourd’hui”, a-t-elle dit.L’office à l’origine de la polémique était organisé par l’Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain (ADMP).Cette association avait été autorisée par l’archevêque-évêque de Metz, administrateur apostolique de Verdun, à célébrer la messe pour le repos de l’âme du maréchal Pétain et des victimes de toutes les guerres.Philippe Pétain, héros de la Première Guerre mondiale puis chef du régime de Vichy qui collabora avec l’Allemagne nazie, a été frappé d’indignité nationale en 1945.

La gauche unitaire espère se rendre incontournable pour 2027

La gauche unitaire, qui défend une candidature commune pour la présidentielle de 2027, se réunit samedi à Trappes (Yvelines) afin d’avancer sur son programme et faire la démonstration d’une union incontournable, malgré des positions très divergentes à l’Assemblée.Ils avaient fait “le serment”, en juillet dernier à Bagneux (Hauts-de-Seine), d’avoir un “candidat commun” pour 2027: le patron du PS Olivier Faure, la cheffe des Ecologistes Marine Tondelier, les ex-députés LFI Clémentine Autain (L’après) et François Ruffin (Debout!) ainsi que le coordinateur de Génération.s Benjamin Lucas se retrouvent avec l’égérie de l’union de la gauche en 2024, Lucie Castets, pour donner un aspect plus concret à cette promesse.Première manifestation du “Front populaire 2027”, comme ils se nomment, la convention organisée à Trappes porte sur le thème de l’éducation, pour faire la démonstration que le processus d’union existe, “dans un moment où on a l’impression que les voix de gauche sont chaotiques”, explique le secrétaire général du PS Pierre Jouvet. Depuis juillet, les unitaires ont surtout échangé lors de réunions de travail hebdomadaires, pour avancer sur les questions programmatiques mais aussi sur les modalités de désignation du candidat commun – possiblement via une primaire – pour un choix “entre mai et octobre 2026″ de candidat à la présidentielle.”On annoncera des petites précisions sur le calendrier de cette primaire”, a promis samedi matin sur France 2 Marine Tondelier, en assurant que “toutes les modalités” seront connues “d’ici la fin de l’année”.Mais les deux candidats de gauche les mieux placés dans les sondages, le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon et le dirigeant de Place publique Raphaël Glucksmann, sur deux lignes antagonistes, refusent toute participation à ce processus, persuadés de pouvoir s’imposer dans les sondages pour incarner le vote utile.Le PCF n’a pas non plus souhaité à ce stade s’intégrer à cette volonté d’union, même si les communistes “ne sont pas loin”, veut croire le sénateur écologiste Thomas Dossus. “La gauche ne peut pas se payer le luxe de la division en ce moment”, assure-t-il.Le sujet est d’avancer sur le processus, pour que, “une fois la date fixée”, il devienne “incontournable pour tous, y compris pour Glucksmann et LFI”, ajoute Thomas Dossus, espérant atteindre “le niveau de mobilisation de la primaire de François Hollande en 2011, c’est-à-dire entre un et deux millions de personnes”.- “Jospin 2002” -A ce stade, trois candidats sont déjà déclarés pour cette primaire: François Ruffin, Clémentine Autain et Marine Tondelier, qui devrait officiellement être désignée par son parti début décembre. Le PS devrait aussi présenter un candidat, mais le processus n’a pas le soutien de tout le parti. “Pour que Faure y aille, il faudrait que son parti soit d’accord pour se ranger derrière Tondelier si elle gagne, ça n’arrivera pas”, pressent un responsable de Place publique.”C’est avoir assez peu confiance en notre capacité de gagner”, regrette Pierre Jouvet. “Moi, je n’ai pas peur de me confronter au peuple de gauche”, dit-il.   “La primaire se fera”, assure un député socialiste, et le processus sera soumis à l’avis des adhérents du PS, mais “le vrai sujet c’est: est-ce qu’elle a du sens si Raphaël Glucksmann ne vient pas dedans?””On tient nos promesses. Je le dis à celles et ceux qui s’inquiètent qu’on n’y arrive pas: on ne va pas vous lâcher”, a lancé Marine Tondelier sur France 2.Il reste aussi difficile de pousser la stratégie d’union, quand les différents partenaires ont défendu des positions très différentes dans l’hémicycle sur le budget.Il faut montrer “qu’en dehors du bocal de l’Assemblée et les psychodrames de certains amendements, il y a quand même une gauche qui se met en ordre de bataille”, insiste Thomas Dossus, pour qui les différences de positions seront tranchées par la primaire.Cet événement intervient la veille d’un rassemblement d’une autre partie de la gauche, celle représentant la social-démocratie, réunie dimanche à Pontoise autour de l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve. Raphaël Glucksmann y sera présent. Pas de quoi inquiéter les unitaires. “Si Raphaël Glucksmann zappe la primaire, il n’échappera pas à la fragmentation de la gauche. Il aura face à lui Ruffin, Tondelier et Roussel, voire plus”, estime un député socialiste: “Ce sera Jospin 2002.”    

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A Belem, une grande marche pour le climat et des petits pas pour les négociateurs

A mi-parcours des négociations, la première COP sur le climat en Amazonie tient ses promesses: débat vigoureux sur d’énormes sujets, ambiance chaude qui a viré au chaotique et sérénité brésilienne à toute épreuve malgré le compte à rebours.Pour la première fois depuis la COP26 à Glasgow en 2021, la société civile mondiale – militants, ONG, peuples autochtones, scientifiques, syndicalistes… – va pouvoir s’exprimer librement samedi dans les rues de Belem, sans crainte d’arrestations arbitraires.Les trois dernières conférences climatiques de l’ONU se sont déroulées dans des pays, Egypte, Emirats arabes unis et Azerbaïdjan, où aucune ONG ne jugeait sûr de manifester en dehors du site de la COP, qui est protégé et régi par les Nations unies.La “marche mondiale pour le climat” s’élancera vers 09H00 (12H00 GMT) et traversera la dense ville amazonienne de 1,4 million d’habitants sur environ 4,5 kilomètres, s’arrêtant à quelques pâtés de maisons du site de la COP30.La marche doit être “un rappel puissant que les solutions climatiques ne seront légitimes que si elles sont construites à partir des personnes et des communautés qui subissent, dans leur chair, l’effondrement climatique”, a dit à l’AFP Leilane Reis, de Greenpeace Brésil.Parmi les revendications figure la demande de “réparations” pour les dommages qu’entreprises et gouvernements ont causés, en particulier aux communautés traditionnelles et marginalisées.Cette conférence climat a déjà été bousculée à deux reprises par la société civile, et à chaque fois par des communautés autochtones.Mardi soir, des manifestants avaient forcé l’entrée du site de la COP et s’étaient heurtés aux forces de sécurité. Vendredi matin, d’autres protestataires indigènes ont bloqué l’entrée principale et arraché des réunions au sommet avec des responsables brésiliens.- “Montagnes russes” -Après des tensions entre le Brésil et l’ONU, qui coorganisent l’événement, les autorités brésiliennes ont déployé des soldats très visibles autour du Parque da Cidade, siège de la conférence, dans le but d’éviter tout trouble dans les derniers jours de négociations.Où en sont ces tractations? Au terme d’une semaine, la présidence de la COP30 est censée dévoiler samedi après-midi le fruit de ses consultations pour concilier les demandes des pays sur une série de sujets.Des sujets aussi épineux que les ambitions en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre, le financement climatique au profit des pays vulnérables ou les barrières commerciales.Plusieurs participants estiment que chacun campe encore sur ses positions en attendant l’arrivée des ministres lundi, qui devront trouver un consensus de près de 200 pays d’ici la fin de la conférence le 21 novembre.Un négociateur africain souhaite que la présidence prenne les choses en main. “Sinon, ceci pourrait s’avérer une COP vide”, craint-il. “Les pays sont ici pour obtenir un bon résultat à cette COP”, a en revanche estimé vendredi le secrétaire d’État allemand Jochen Flasbarth.Les négociations “sont comme les montagnes russes, elles ont des hauts et parfois elles ont des bas”, a résumé la négociatrice en chef brésilienne, Liliam Chagas – sans dévoiler aucune carte.Selon un diplomate occidental, les Brésiliens décrivaient cette semaine les discussions comme des “séances de thérapie” et demandaient aux délégations de leur faire le point de leurs desiderata dans des “lettres d’amour”.

Procès pour viol de l’avocat parisien Alex Ursulet: verdict attendu samedi

La cour criminelle de Paris doit rendre samedi son verdict dans l’affaire de l’avocat parisien Alex Ursulet, accusé de viol par une ancienne stagiaire à son cabinet en janvier 2018.Les réquisitions de l’avocat général sont attendues samedi matin, avant les plaidoiries des avocats de la défense et les derniers mots de l’accusé.”Ce que je dis depuis le premier jour, c’est que je suis innocent des faits qui me sont reprochés”, a répété vendredi cette figure bien connue du barreau de Paris, autrefois associé de Jacques Vergès, qui avait acquis une notoriété et connu un succès professionnel certain après avoir défendu le tueur en série Guy Georges.A la barre, Alex Ursulet martèle: “La vérité, c’est ce que je dis, c’est ce qui s’est passé”, c’est-à-dire, selon lui, rien, en tout cas rien de nature sexuelle, entre lui et cette stagiaire à l’époque âgée de 25 ans.Jeudi, la plaignante, depuis devenue avocate, avait pourtant raconté en détail une pénétration digitale vaginale, le 30 janvier 2018 en milieu d’après-midi, subie dans un état de “sidération”, alors que les deux se trouvaient seuls au cabinet. Un peu plus tôt, lors d’un déjeuner en tête-à-tête au restaurant, l’avocat l’avait déjà, selon elle, questionnée sur ses pratiques intimes.Alex Ursulet, qui comparaît pour viol aggravé, notamment en ce que les faits auraient été commis par “contrainte” et “surprise” par une personne abusant de l’autorité que lui confère sa fonction, encourt vingt ans de réclusion criminelle.Vendredi, lors d’un interrogatoire de près de cinq heures, qualifié de “laborieux” par l’avocat général, le mis en cause a formellement contesté cette chronologie accusatrice: après le déjeuner, il n’est pas rentré directement à son cabinet mais est allé prendre un café avec sa compagne, puis il a retrouvé un journaliste avec qui il avait rendez-vous.De telle sorte que, s’il s’est ensuite bel et bien retrouvé seul avec sa stagiaire dans son bureau, “ça a duré une minute, une minute et demie”.- “Explications incongrues” -Faute d’éléments matériels incontestables, la cour criminelle (compétente pour juger les crimes dont la peine encourue n’excède pas vingt ans, composée de cinq magistrats professionnels sans jurés populaires) a enchaîné depuis lundi les auditions de témoins. A l’appui de l’accusation, ces proches de la plaignante qui ont décrit son état de tristesse et désespoir les semaines qui ont suivi les faits allégués. La jeune femme avait par ailleurs mis fin à son stage dès le lendemain. D’autres anciens collaborateurs avaient encore fait part de la “toute puissance” d’Alex Ursulet.Au terme de son enquête, le juge d’instruction avait pour sa part décelé “une relation alternant proximité, réprimandes et compliments” entre la robe noire et sa stagiaire, corroborée par des messages plus ou moins équivoques – la défense n’y voit que du second degré.Pour Alex Ursulet et ses avocats, celle qui ne cachait pas son admiration pour son maître de stage a construit un récit a posteriori, “fâchée, furieuse” de ne pas avoir été conviée à une audience, peut-être d’ailleurs influencée par des adversaires de Me Ursulet qui auraient voulu “sa perte”.”Qui?”, l’a interrogé vendredi l’avocat général. Pas de réponse. Le représentant de l’accusation poursuit: “Vous pensez qu’une jeune stagiaire qui n’a pas été retenue pour vous accompagner à une audience aurait été capable de dire devant le Conseil de l’ordre, les enquêteurs, et aujourd’hui la juridiction criminelle” qu’elle a été faussement victime d’un viol, “en venant vous accabler sept ans après?”Pour l’une des trois avocates de la partie civile, Me Hedwige Mure, il existe “deux versions avec une scission très précise”: “D’une part, les incohérences, les contradictions, les explications incongrues, parfois même farfelues, d’une des parties”, “de l’autre la constance, la précision, la cohérence.””La constance doit triompher face aux contradictions”, a-t-elle exhorté.

Indigenous protesters disrupt UN climate summit again

Dozens of Indigenous protesters blocked the entrance to the UN climate summit in Brazil on Friday to spotlight their struggle in the Amazon, prompting high-level interventions to defuse the situation.The protest lasted around two hours but intensified concerns over security at COP30 after a demonstration on Tuesday in which Indigenous activists stormed the conference venue.On …

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Trump signs order to lower tariffs on beef, coffee, other goods

President Donald Trump signed an order Friday to lower US tariffs on agriculture imports such as beef, bananas, coffee and tomatoes, as his government comes under pressure from voters grappling with the escalating cost of living.These products are now exempted from his “reciprocal” tariffs, imposed this year to address behavior deemed unfair, after the administration …

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Après Shein, le gouvernement signale six nouvelles plateformes à la justice

Dans le sillage de Shein, le gouvernement a signalé six nouvelles plateformes internet à la justice, dont cinq (AliExpress, Joom, eBay, Temu, Wish) pour la vente de produits illégaux, a annoncé vendredi le ministre du Commerce Serge Papin au Parisien. La Répression des fraudes (DGCCRF) a découvert “qu’AliExpress et Joom vendaient aussi des poupées pédopornographiques” et que Wish, Temu, AliExpress et eBay “vendaient des armes de catégorie A, comme des poings américains et des machettes”, a déclaré le ministre. Par ailleurs, Wish, Temu et Amazon “ne respectaient pas leurs obligations de filtrage des mineurs aux images à caractère pornographiques”, a-t-il ajouté.”Nous avons signalé au procureur de la République l’ensemble des plateformes qui proposaient des contenus illicites”, a poursuivi Serge Papin, interrogé sur le lancement d’actions judiciaires. “S’agissant de Shein nous avons en plus demandé sa suspension à la justice”, a-t-il rappelé. “Toute plateforme qui aura commercialisé des articles illicites aura le même traitement”, a prévenu M. Papin, ce qui ne correspond pas aux griefs à l’encontre du géant américain Amazon, pointé lui pour des mesures de filtrage insuffisantes.”Les dossiers sont soit déjà déposés, soit en passe de l’être”. Avec les ministres de l’Economie, Roland Lescure, déléguée au Numérique, Anne Le Hénanff, de l’Intérieur Laurent Nuñez, “notre vigilance ne faiblira pas”, a-t-il ajouté. Sollicité par l’AFP, eBay a assuré continuer “à oeuvrer sans relâche pour empêcher la vente d’objets interdits sur sa plateforme” et “coopérer” avec “les autorités de régulation françaises sur ce sujet”. Les autres plateformes (hors Shein) contactées par l’AFP n’avaient pas donné suite vendredi soir. Par ailleurs, Serge Papin réunira, le 27 novembre à Bercy, les ministres du commerce des Etats membres de l’Union européenne pour échanger de l’impact de ces plateformes sur le commerce dans l’UE, a indiqué son ministère à l’AFP. La semaine dernière, le gouvernement avait annoncé avoir constaté la vente de produits illicites sur d’autres plateformes que Shein et promis de “nouvelles procédures à leur encontre”.Cela faisait suite à la révélation de la vente sur Shein de poupées sexuelles ressemblant à des fillettes, puis d’armes de catégorie A.Shein a supprimé de son site tous les produits illicites, échappant pour l’heure à une suspension en France, mais est toujours sous le coup de procédures judiciaires.Le groupe asiatique doit être auditionné mardi à l’Assemblée nationale, devant la mission d’information sur les contrôles des produits importés en France, mais n’a pas encore confirmé sa venue. 

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BHP jugé responsable d’un désastre écologique au Brésil, compensations colossales en jeu

La justice britannique a reconnu vendredi le géant minier australien BHP responsable de la rupture dévastatrice d’un barrage minier au Brésil en 2015, une décision ouvrant la voie à des dizaines de milliards de livres de compensations pour les 620.000 plaignants recensés dans cette procédure.”BHP est strictement responsable en tant que +pollueur+ des dommages causés par l’effondrement”, tranche la Haute Cour de Londres dans sa décision, à l’issue d’un procès titanesque entre octobre 2024 et mars 2025, qui a vu se succéder experts et victimes.Elle considère aussi que l’entreprise a “fait preuve de négligence, d’imprudence et/ou d’un manque de compétence” sur l’état du barrage, malgré les études et les recommandations. “Le risque d’effondrement du barrage était prévisible”.Pamela Sena a perdu sa fille de cinq ans dans le drame. Interrogée par l’AFP à Bento Rodrigues, l’un des villages les plus touchés, elle a déclaré “avoir pleuré de joie” en apprenant la décision judiciaire. La fillette, Emanuele Vitoria, était à l’école lorsque l’ordre de se réfugier en hauteur a été reçu par les habitants. “Mais quand je suis arrivée là-bas, ils n’étaient pas là. Et quand j’ai regardé en bas, tout était déjà détruit”, se souvient la femme de 31 ans.BHP a annoncé dans un communiqué son “intention de faire appel”. Le groupe avait deux sièges à l’époque des faits, dont un à Londres, ce qui explique cet énorme procès civil dans la capitale britannique.Cette décision “crée un précédent historique en matière de responsabilité internationale des entreprises”, se félicite le cabinet Pogust Goodhead, qui représente les demandeurs. “Les victimes peuvent désormais demander des dommages et intérêts en Angleterre”.La question des dédommagements doit faire l’objet d’un deuxième procès, prévu à partir d’octobre 2026, que la Haute Cour avait commencé à organiser avant même sa décision de vendredi.- Procédure “redondante” -Le 5 novembre 2015, la rupture du barrage de Fundao, près de la ville de Mariana, dans l’Etat du Minas Gerais (sud-est), avait entraîné une gigantesque coulée de boue de déchets toxiques sur 650 kilomètres le long d’un fleuve, le Rio Doce, jusqu’à l’océan Atlantique.La catastrophe a provoqué 19 morts, privé plus de 600 personnes de leur foyer, tué des milliers d’animaux et dévasté des zones de forêt tropicale protégée.Le barrage était exploité par Samarco, dont BHP et la compagnie brésilienne Vale étaient copropriétaires. Pour les avocats des victimes, BHP était au courant pratiquement dès le début du risque sérieux que représentait cette infrastructure.Le groupe australien, qui reconnaît “une tragédie”, considère que la procédure britannique “est redondante” par rapport à un accord de réparation et de compensation à 170 milliards de reais (28 milliards d’euros) signé l’an dernier au Brésil, permettant de dédommager 610.000 personnes.Selon le président de BHP Americas, Brandon Craig, 240.000 plaignants du recours britannique “ont déjà reçu une indemnisation au Brésil” et “signé des décharges complètes”, reconnues selon lui par le tribunal.”Nous pensons que cela réduira considérablement la taille et la valeur des réclamations”, ajoute-t-il.- “Pas un accident” -Mais la majorité des 620.000 plaignants de la procédure britannique (dont 31 municipalités brésiliennes, des entreprises et plusieurs peuples autochtones) estiment ne pas être couverts par cet accord et espèrent obtenir davantage auprès de la justice britannique.Le cabinet Pogust Goodhead avait il y a deux ans évalué les sommes en jeu devant la justice britannique à quelque 36 milliards de livres (41 milliards d’euros), mais cela dépendra du nombre de victimes acceptés.BHP, qui partagera le coût des indemnisations avec Vale, dit ne pas envisager de potentiels premiers paiements “avant 2029″.”Je me suis promis de ne pas me reposer tant que les responsables n’auraient pas été punis pour la mort de mon fils Thiago. La décision du juge confirme ce que nous affirmons depuis dix ans: ce n’était pas un accident et BHP doit assumer”, a réagi dans le communiqué des avocats de Gelvana Rodrigues, dont le fils de 7 ans a été tué par la coulée de boue.Une autre procédure civile est par ailleurs en cours depuis 2024 devant la justice des Pays-Bas.Au Brésil, qui accueille actuellement la COP30, Vale et BHP ont été relaxés il y a un an sur le plan pénal par un tribunal, pour absence de preuves, une décision contre laquelle les victimes s’étaient insurgées.