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Droits de douane: les prix d’Airbus et Boeing en zone de turbulences

Le prix des avions de Boeing et d’Airbus s’était déjà envolé avec l’inflation et le Covid-19. A présent, la guerre commerciale déclenchée par les Etats-Unis devrait créer de nouvelles turbulences.Par rapport à 2018, les prix ont déjà augmenté d’à peu près 30%, affirme à l’AFP un expert du secteur.Les deux géants de l’aéronautique ont été confrontés à de multiples hausses: matières premières (en particulier le titane), main d’oeuvre, composants, énergie, processus industriel (sidérurgie notamment).Un accord social signé fin 2024 chez Boeing prévoit une hausse salariale de 38% sur quatre ans pour ses plus de 33.000 salariés syndiqués.”Le moulage et la forge du titane (…) ont connu un rythme d’inflation particulièrement rapide, surtout depuis la disparition des capacités russes pour les Etats-Unis et, dans une moindre mesure, pour l’Europe”, du fait de la guerre en Ukraine, souligne Richard Aboulafia, expert aéronautique.Selon lui, les prix des matériaux et équipements ont bondi jusqu’à 40% depuis 2021.”Les matières premières n’étaient pas vraiment un problème, mais Donald Trump est déterminé à en créer un”, ajoute-t-il, faisant référence aux droits de douane de 25% instaurés par le président américain sur l’acier et l’aluminium, composants essentiels de l’aéronautique.Ils ont depuis été appliqués à toutes les importations et pourraient être augmentés.”L’inflation dans l’aviation accélère et cela ne va qu’empirer avec ces droits de douane (…)  catastrophiques”, martèle John Persinos, rédacteur en chef de la revue Aircraft Value News.Selon lui, les avions de nouvelle génération, comme les 787 Dreamliner et 737 MAX de Boeing et le 321neo d’Airbus, sont particulièrement recherchés car moins gourmands en carburant. Leur prix ont “subi un bond marqué”.- ‘Fiction’ -Mais inutile de chercher les traditionnelles grilles tarifaires d’autrefois: Airbus n’en publie plus depuis 2018 et Boeing depuis 2023.”Les prix catalogue étaient des oeuvres de fiction”, lance M. Aboulafia. “On obtenait un rabais de 50% simplement pour être venu au rendez-vous bien habillé”, plaisante-t-il.”On a abandonné cette idée de +prix catalogue+ il y a bien longtemps. Ils n’avaient aucun sens car totalement décorrélés de la réalité des prix (finaux), qui sont liés aux spécificités de chaque contrat, version, configuration…”, justifie Airbus.Pour autant, précise l’expert du secteur ayant requis l’anonymat, les constructeurs disposent en interne d’un prix de base, sur lequel sont ensuite appliqués des “avantages d’achat”, comme une réduction du prix parfois “relativement importante” ou, plus fréquemment, des options ou services supplémentaires (support, formation…).Les contrats disposent aussi d’une clause d’ajustement annuel du prix à l’inflation des coûts réels, jusqu’à la livraison de l’avion des années plus tard.Les paiements se faisant largement en dollars, Airbus est également tributaire du cours de l’euro face au billet vert.Boeing précise à l’AFP évaluer le prix des avions au regard des coûts de production et d’autres facteurs de marché mais, étant un élément concurrentiel sensible, il n’en donne pas le détail.- ‘Très concurrentiel’ -Les carnets de commande des deux géants affichent complet jusqu’à la fin de la décennie, mais ils n’en profitent guère pour l’heure pour doper leurs prix.Le marché “reste très concurrentiel” et le duo “se bat sur chaque transaction”, précise l’expert.Afin de réduire leur dépendance, toujours plus de compagnies se fournissent à la fois chez les deux constructeurs.”Avant le Covid, Boeing et Airbus se sont livrés des batailles sur les prix, qui étaient quand même assez bas, pour ne pas dire trop bas”, se souvient Manfred Hader, du cabinet de conseils stratégiques Roland Berger.La hausse du prix des avions a entraîné une “augmentation générale des billets. Côté compagnies aériennes, la rentabilité est bonne”, relève-t-il.Pour avoir une idée du prix des avions, il faut désormais compter sur la transparence de certaines compagnies aériennes.Ainsi, le groupe japonais ANA a passé une commande historique de 77 avions fin février auprès de Boeing, d’Airbus et du Brésilien Embraer.Selon des calculs de l’AFP à partir des prix catalogue fournis par ANA, un 787-9 Dreamliner atteint environ 386 millions de dollars et un 737 MAX 8 ressort aux alentours de 159 millions, contre respectivement 292 millions et 121,6 millions en 2023.Un Airbus 321neo coûte environ 148 millions, contre 129,5 en 2018.

Les États-Unis risquent de céder le marché des puces à la Chine, selon des analystes

Le gouvernement de Donald Trump essaie de freiner les progrès de la Chine dans l’intelligence artificielle (IA) en empêchant les entreprises américaines d’y exporter leurs puces, mais les Etats-Unis ont tout à perdre avec ces mesures, selon des experts.”Le pays va souffrir encore plus que les entreprises individuelles”, estime Jack Gold.Pour cet analyste indépendant et d’autres experts, les nouvelles restrictions imposées aux géants américains des puces constituent une “victoire importante” pour Pékin.Privée des semi-conducteurs américains nécessaires pour développer les technologies d’IA, la Chine n’aura plus d’autre choix que de redoubler ses efforts pour concevoir ses propres puces de pointe.”Une fois qu’elle sera compétitive, elle commencera à vendre dans le monde entier. Et il sera ensuite très difficile de récupérer le marché, une fois que la chaîne d’approvisionnement aura changé”, explique-t-il à l’AFP. “C’est un véritable gâchis.””C’est le moyen le plus rapide de céder le leadership américain en matière de microprocesseurs”, abonde un autre expert indépendant du secteur, Rob Enderle.Dans l’immédiat, les mesures ont fait chuter Nvidia et AMD en Bourse cette semaine, et vont leur coûter des milliards de dollars.Nvidia, moteur de la vague de l’IA générative grâce à ses GPU (cartes graphiques) de pointe, prévoit 5,5 milliards de dollars de charge exceptionnelle rien que pour le trimestre en cours.AMD a de son côté annoncé un manque à gagner de 800 millions de dollars.- “Comme par magie” -Sous Joe Biden, Washington avait déjà encadré les exportations des semi-conducteurs les plus sophistiqués vers la Chine, pour préserver l’avance de l’industrie américaine, et empêcher Pékin de développer certaines applications militaires.”Il y a une différence entre des contrôles à l’export et le blocage total dont parle Donald Trump à présent”, souligne Jack Gold.Les nouvelles restrictions concernent notamment les puces H20, conçues spécialement par Nvidia pour être vendues en Chine en respectant la loi.La décision de la Maison Blanche vient notamment du succès de la start-up chinoise DeepSeek, qui a réussi à construire des modèles d’IA comparables à ceux d’OpenAI (ChatGPT) et des autres leaders américains, avec des composants moins sophistiqués et en moins grand nombre (dont les H20).Donald Trump “pense sans doute que si nous compliquons la tâche de la Chine, et d’autres pays, nous allons gagner comme par magie”, soupire Jack Gold. “Cela n’a aucun sens”.”La bonne façon de procéder, à mon avis, est de favoriser les entreprises américaines, plutôt que de les pénaliser”, freinant ainsi leurs propres investissements en recherche et développement, ajoute-t-il.Jensen Huang, le patron de Nvidia, avertit régulièrement que la concurrence chinoise progresse rapidement.Lors d’une visite à Pékin jeudi, il a déclaré à des hauts responsables vouloir “continuer à être très présent en Chine”, un “marché très important” pour sa société.En 2024, Nvidia a réalisé 17 milliards de dollars de ventes en Chine, soit 13% de son chiffre d’affaires mondial.- “Main-d’Å“uvre qualifiée”  -Les restrictions s’inscrivent dans le contexte de la guerre commerciale déclenchée par les Etats-Unis dans l’espoir de relocaliser la production industrielle, notamment celle des composants électroniques essentiels.Donald Trump “dit qu’il va ramener les usines aux Etats-Unis. Cela ne va pas marcher. Mais mettons qu’il ait raison. Il faut entre 20 et 40 milliards de dollars pour construire une nouvelle fonderie et cela prend 3-4 ans. D’ici là, on paye des surtaxes ?!”, interroge Jack Gold.Dans un effort de conciliation, Jensen Huang a déclaré cette semaine que Nvidia allait fabriquer des puces pour les superordinateurs d’IA entièrement aux États-Unis pour la première fois.Mais les Etats-Unis “ne disposent pas du tout de la main-d’Å“uvre qualifiée”, intervient Jacob Bourne, analyste d’Emarketer. Et cette situation risque de ne pas s’arranger “avec les politiques anti-immigration de l’administration Trump”.La production de puces nécessite en outre des matières premières, telles que les terres rares, un secteur où la Chine a toutes les cartes en main.”Certes, il y a des gisements aux Etats-Unis”, note l’expert. Mais le pays ne dispose pas de l’expertise, ni des infrastructures minières, qui vont coûter plus cher à cause des droits de douane. Et leur exploitation à des conséquences pour l’environnement, continue-t-il. “On peut donc s’attendre à des réticences”.

Cambodge: à Sihanoukville, l’afflux de capitaux chinois encourage l’apprentissage du mandarin

Voyant sa ville natale Sihanoukville, dans le sud du Cambodge, être inondée de capitaux chinois, le linguiste Um Keangseng a ouvert une école de langue face à la demande grandissante pour apprendre le mandarin.L’école Tai Zhong N°2, qu’il a fondée il y a dix ans, enseigne le mandarin à plus de 400 élèves, de l’élémentaire à l’université.Le nombre d’apprenants du chinois au Cambodge est monté en flèche ces dernières décennies “car chaque province a des investisseurs chinois”, souligne le directeur de l’établissement.”Il y a des commerces chinois partout”, ajoute-t-il, si bien que “l’anglais et le chinois sont devenus également importants”.La ville de Sihanoukville, à 200 km au sud-ouest de Phnom Penh, la capitale, a été la principale bénéficiaire des investissements étrangers chinois dans le royaume, ce qui a stimulé la demande de communicants qualifiés.Agé de 39 ans, Um Keangseng lui-même a grandi en apprenant le chinois grâce à ses grands-parents venus de la province chinoise du Guangdong, dans le sud de la Chine.Il raconte qu’à l’époque, les gens se moquaient de lui, estimant que le mandarin n’était pas aussi utile que l’anglais, le français ou le thaï.Aujourd’hui, beaucoup de ses anciens élèves travaillent avec des Chinois, dans leurs entreprises ou en tant qu’investisseurs.- “Ascension inarrêtable” -Ouk Sok Heng, un de ses élèves, s’exerce aux caractères chinois que le linguiste affiche sur son écran d’ordinateur.Ce jeune homme de 18 ans n’a jamais posé le pied en Chine, mais il espère continuer ses études d’informatiquedans une université chinoise.”Plus tard, je veux faire des affaires avec les Chinois. Ce sera facile (de gagner de l’argent) si je parle mandarin”, veut-il croire.Les commerces chinois ont proliféré à Sihanoukville depuis le début du millénaire, selon Um Keangseng. Cette cité portuaire regorge désormais de casinos, d’hôtels, de restaurants et d’usines gérés par des Chinois.Le Cambodge, petit pays à l’économie réduite, compte sur les pays étrangers, “en particulier la Chine”, dit-il, ajoutant que les Cambodgiens ont notamment besoin de compétences linguistiques “pour développer ensemble notre pays”.A 21 ans, Kok Ravy débute tout juste en mandarin. Sihanoukville est “inondée de Chinois”, selon lui. “Si on ne parle pas chinois, ça sera difficile pour nous”, estime-t-il, soulignant que parler la langue peut aider à obtenir un travail de réceptionniste ou d’interprète.De son côté, Ou Virak, président du groupe de réflexion local “Future forum”, espère que les Cambodgiens diversifieront leurs compétences linguistiques sans pour autant oublier leurs racines et leur identité.”Je voudrais que nous nous enracinions dans la langue et la culture khmères”, déclare-t-il.Mais de plus en plus de parents cambodgiens envoient leurs enfants apprendre le mandarin pour améliorer leurs perspectives d’avenir, constate-t-il, et ce en raison “de l’idée de l’ascension inarrêtable de la Chine”.

L’influence française disputée dans l’océan Indien

Mayotte, îles Eparses … La France, confrontée à une souveraineté contestée sur plusieurs de ses territoires et aux ambitions croissantes de la Chine et de la Russie, joue les équilibristes dans l’océan Indien, où Emmanuel Macron entame lundi une tournée de cinq jours.Le chef de l’Etat, fidèle à sa stratégie “indopacifique”, va réaffirmer les ambitions françaises de puissance régionale tout comme une volonté de coopération renforcée avec les Etats du sud-ouest de l’océan Indien.Après des étapes à Mayotte et La Réunion, les deux départements aux avant-postes de la présence française dans cette zone, il se rendra à Madagascar et Maurice.Et participera jeudi à Antananarivo, la capitale malgache, au cinquième sommet de la Commission de l’océan Indien (COI), qui réunit cinq Etats insulaires (Madagascar, Maurice, Comores, Seychelles, France au titre de La Réunion).”La France a certes la puissance de feu, mais elle n’est pas forcément en position de force, pas forcément numéro un et en tout cas pas seule. Les compétiteurs sont présents et actifs”, résume à l’AFP Christiane Rafidinarivo, chercheuse au centre de recherches politiques Cevipof de Sciences-Po à Paris.Grâce à ses multiples îles et îlots à travers les océans, la France possède certes le deuxième espace maritime du monde (10 millions de kilomètres carrés), dont 27% dans cette partie du globe.Grâce aux îles Eparses (Tromelin, Glorieuses, Juan de Nova, Europa, et Bassas da India), des “confettis” quasi inhabités – sans compter Mayotte au nord – elle contrôle plus de la moitié de la surface du canal du Mozambique, redevenu un carrefour stratégique du transport maritime international.- “Accès aux ressources” -Elle dispose aussi de moyens militaires, dont une base navale à La Réunion, et économiques conséquents par rapport aux pays riverains.Mais Madagascar revendique la souveraineté sur les Eparses tout comme les Comores sur Mayotte, qui s’en est détaché lors de leur indépendance en 1975 pour rester française. L’île Maurice réclame de son côté Tromelin au nord de La Réunion.”La France est dans une situation un peu plus contrainte qu’il n’y paraît”, explique Denys-Sacha Robin, spécialiste en droit international de la mer à l’université Paris-Nanterre.”Ces demandes de rétrocession, c’est un enjeu d’identité nationale, un enjeu d’accès aux ressources et puis c’est un moyen de pression pour obtenir autre chose” de Paris, en matière d’immigration ou de sécurité.Le canal du Mozambique renferme d’importantes réserves en hydrocarbures – au point qu’on le qualifie parfois de “nouvelle mer du Nord” – et halieutiques.Le rôle de la France y est désormais disputé par la Chine, qui investit massivement dans la zone, notamment à travers le développement de ports, et dispose d’une importante flotte de pêche. Etats-Unis, Russie et Inde y renforcent aussi leur présence.Russes et Chinois y ont également mené des exercices militaires avec l’Afrique du sud.- “Epine dans le pied” -La Russie, après avoir tenté en vain d’adhérer à la COI en 2020, a apporté son soutien à Madagascar dans sa revendication sur les îles Éparses, tout comme aux Comores, dont elle s’est rapprochée, pour Mayotte.”Le statut de Mayotte est extraordinairement instable. C’est une épine dans le pied de la France”, estime Bertrand Badie, spécialiste de relations internationales à Sciences Po. Les Comores s’opposent aussi à son intégration à la COI, réclamée par les élus mahorais. Face à ces résistances, Emmanuel Macron devrait s’en tenir à une ligne pragmatique, c’est-à-dire demander une “inclusion” progressive de Mayotte à la COI à travers des programmes de coopération notamment sur la santé.”Pour la France, il s’agit de consolider des coopérations avec des Etats pour qu’ils ne deviennent pas hostiles, ne rentrent pas dans d’autres réseaux qui seraient hostiles”, note Christiane Rafidinarivo.Mayotte, département le plus pauvre de France, présente d’énormes fragilités, avec une importante pression migratoire en provenance des Comores et le cyclone Chido, le plus dévastateur depuis 90 ans, qui a mis à terre son économie en décembre.”C’est une région du monde dans laquelle la décolonisation n’a jamais été véritablement accomplie. La déstabilisation tient à un fil. Il suffit d’un pouvoir populiste dans l’un des pays”, relève Bertrand Badie.

Le réacteur nucléaire EPR de Flamanville reconnecté au réseau électrique

Le réacteur nucléaire EPR de Flamanville (Manche), à l’arrêt depuis le 15 février pour maintenance, a été reconnecté au réseau électrique samedi soir, les opérations de redémarrage ayant abouti deux jours avant la date initialement prévue, a annoncé EDF.”Toutes les opérations de redémarrage et de connexion au réseau ont pu être faites et cela a permis un couplage sur le réseau dès samedi”, après plusieurs reports pour des opérations de maintenance supplémentaires, a déclaré EDF dimanche à l’AFP.Le site d’EDF indique que la puissance disponible est de 90 MW (contre 1.620 MW de puissance maximale) depuis 20h30 samedi et que des “essais avec variation de puissance” sont prévus jusqu’à mercredi.Le groupe a précisé à l’AFP maintenir son planning prévisionnel, qui prévoit d’atteindre “à l’été 2025” la pleine puissance, soit “100% de puissance nominale”.Le processus pour un premier démarrage de réacteur est “long et s’étend sur plusieurs mois”, il est donc “normal de ne pas être actuellement à pleine puissance” puisque “la montée en puissance du réacteur se réalise par paliers successifs”, a ajouté EDF.EDF avait prévenu que la montée en puissance du 57e réacteur nucléaire français serait un processus progressif, pouvant nécessiter une dizaine d’arrêts de maintenance programmés et, en parallèle, des opérations imprévues. “Plus de 1500 critères de sûreté sont testés lors d’un premier démarrage”, avait-il indiqué.Le réacteur de 3e génération avait déjà connu deux phases d’arrêt programmées depuis son raccordement au réseau le 21 décembre 2024, réalisé avec 12 ans de retard.Le 15 février, le réacteur a été mis à l’arrêt de manière imprévue pour “réaliser une intervention sur un circuit de refroidissement des équipements par l’eau de mer”. L’arrêt avait été prolongé deux fois en février pour des interventions de maintenance et des réglages supplémentaires.Initialement prévu le 30 mars, le redémarrage a été repoussé plusieurs fois depuis et devait avoir lieu lundi.Selon EDF, des “interventions ont été réalisées sur un circuit de refroidissement des équipements par l’eau de mer, sur le groupe turbo alternateur (opérations de reprise des réglages sur trois paliers, pièces portant et guidant les rotors) et sur des matériels requis pour la poursuite des opérations de montée en puissance du réacteur en toute sûreté”.Pièce maîtresse dans une centrale nucléaire, la turbine permet de transformer l’énergie thermique issue des générateurs de vapeur en une énergie mécanique qui entraîne l’alternateur pour créer l’électricité.

Journal d’un agriculteur: “Je voulais faire la multinationale du bien-être”

Jérôme Caze, 37 ans, marié et père de trois enfants, à la tête d’une exploitation maraîchère, et d’élevage de poulets et de porcs en Lot-et-Garonne, lancée il y a sept ans, raconte son quotidien de “petit agriculteur” à l’AFP depuis octobre.Dans ce cinquième épisode, il revient sur son parcours en confrontant ses ambitions initiales, basées sur “la qualité” et le “bien-être”, à la réalité d’un monde exigeant et en proie à des crises récurrentes.- Bien-être -“On a besoin de renflouer l’entreprise. Actuellement, on parvient à éponger les erreurs qu’on a faites au début et les factures en retard.On va arrêter le maraîchage cette année. C’est une réflexion poussée par ma femme (en congé sabbatique, elle l’appuie ponctuellement dans son travail, NDLR). Seul, je m’y serais cramponné, parce que c’était l’héritage culturel familial.Ça reste un échec mais on ne dépensera plus 10.000 euros par an pour acheter des graines.Quand j’ai repris la ferme de mes parents qui ne juraient que par la qualité, j’envisageais d’aller plus loin et de faire une +multinationale du bien-être+.Je me voyais réfléchir, donner les consignes au chef de culture et à un ou deux salariés. Dans ce modèle, le problème, c’est que tout le monde te parle des pesticides mais personne n’évoque la dureté du travail quand tu les supprimes.J’en vois des types qui logent des saisonniers dans des petits bungalows à 600 euros par mois, avec un loyer pris sur le salaire… Ça, je m’y suis toujours refusé.”- Compromis -“À l’école, on nous disait qu’il faut voir l’exploitation comme un tabouret : à trois pieds, ce n’est jamais bancal. Donc on va continuer trois productions : les légumes mais en primeur, les poulets plein air et les cochons de race Duroc, que je veux développer.On veut que les animaux soient bien traités, dans des conditions qui se rapprochent du naturel : dehors, nourris aux déchets de légumes et céréales, avec un point d’eau et un point de souille pour s’y baigner et éviter les coups de soleil et les moustiques.Avoir un objectif final de production ne doit pas empêcher de bien les considérer.J’ai découvert l’abattoir cette année : il y a un petit corridor quand ils descendent du camion, tu peux leur parler, les nourrir, les caresser, les guider. Les pauvres sont allés à la mort tranquillement, en douceur et en confiance. C’est vraiment la méthode qui nous convient.Mon élevage a deux mâles reproducteurs et quatre mères. Je vise deux femelles adultes supplémentaires, pour faire plus de petits, plus de volume avec des rotations de portées.Il y a un petit côté +logique industrielle+ en pensant comme cela mais … la vie est faite de compromis.En agriculture, tu arrives avec un rêve et souvent on te claque la porte. En fait, tu comprends qu’il faut jouer leur jeu, sans le faire totalement, rester des petits, des marginaux, mais dans le rang.”- Fierté -“Par exemple, je veux laisser plusieurs mois de repos aux femelles entre les portées. Le bien-être doit primer sur le volume ou le billet.Si tu as trop d’animaux par parcours, tu t’éloignes des conditions de vie naturelles, celles des sangliers. Même si on veut plus de cochons, on évitera cela, c’est une ligne qu’on s’est fixée.On ne se verse pas de salaire cette année, on en chie mais on sait qu’on va dans la bonne direction, en respectant nos principes et en gardant notre force de caractère.Ce qui me fait vibrer, c’est quand je rencontre d’autres agriculteurs qui empruntent cette voie, ou quand des partenaires ou des clients visitent la ferme.Je suis fier quand je montre mes bêtes, la nurserie, ma façon de travailler.On ne part pas souvent en weekend mais bosser en pleine nature, chez toi, avec les gamins qui viennent t’aider ou faire les pitres à côté, y’a pas beaucoup de métiers qui le permettent.C’est pour tout ça qu’on continue. Quand on aura plus de cochons, on trouvera des débouchés, le bouche-à-oreille va fonctionner. On va y arriver.”Propos recueillis par Karine ALBERTAZZI et Thomas SAINT-CRICQ

A Damas, les fonctionnaires font la queue pour toucher leur maigre revenu

Assis sur le trottoir devant une banque de Damas, Abou Farès, 77 ans, est à bout de forces après avoir attendu des heures pour toucher une part de sa maigre retraite, à cause du manque de liquidités en Syrie.”Je suis ici depuis environ quatre heures, et je n’ai pas encore pu toucher ma retraite”, affirme ce retraité, qui ne veut pas donner son nom de famille. “Les distributeurs ne sont pas suffisamment approvisionnés et les files d’attente sont longues”, ajoute-t-il.Les nouvelles autorités syriennes, issues d’une coalition de groupes islamistes qui a renversé le 8 décembre le président Bachar al-Assad, ont hérité d’un pays ruiné par une guerre de près de 14 ans.Les sanctions économiques imposées précédemment au pays et dont elles réclament la levée impactent lourdement le pays, où selon l’ONU, 90% des Syriens vivent sous le seuil de pauvreté.La crise de liquidités a forcé les autorités à drastiquement plafonner les retraits.La Russie, alliée de Bachar al-Assad, avait le monopole de l’impression des billets. Depuis décembre, les nouvelles autorités ont annoncé avoir reçu une seule fois, en février, de nouveaux billets imprimés à Moscou.Dans le pays qui compte quelque 1,25 million d’employés de l’Etat, ces fonctionnaires doivent faire la queue devant l’une des deux banques publiques ou devant des distributeurs pour retirer une somme plafonnée à 200.000 livres syriennes, soit environ 20 dollars par jour.Certains fonctionnaires sont ainsi contraints de prendre un congé pour passer la journée à tenter de retirer une part de leurs revenus. Les épargnants qui veulent retirer leurs économies sont dans le même cas.”Il y a des malades, des personnes âgées (…) on ne peut pas continuer comme ça”, lâche Abou Farès. – “Manque clair de liquidités” -Les banques ont la possibilité de relever le plafond des 200.000 livres syriennes en cas de disponibilité de liquidités, selon une employée d’une banque privée ayant souhaité rester anonyme.Mais “il y a un manque clair de liquidités, c’est également pour cette raison que nous désactivons les distributeurs automatiques à la fin des horaires de travail officiels”, ajoute-t-elle à l’AFP.Devant le guichet de la Banque commerciale publique syrienne, une file chaotique de près de 300 personnes s’allonge. Comme Abou Farès, certains attendent assis à même le sol.Mountaha Abbas, une fonctionnaire de 37 ans, doit s’y reprendre à trois fois pour pouvoir retirer l’intégralité de son salaire de 500.000 livres syriennes, soit environ 50 dollars.”Des files, que des files (…) notre vie est faite de files d’attente”, soupire cette femme, le visage encadré par un voile blanc.Après cinq heures d’attente, elle peut finalement retirer 200.000 livres, en espérant avoir davantage de chance le lendemain.”Il y a beaucoup de distributeurs à Damas, mais très peu fonctionnent”, remarque-t-elle. Avant le début du conflit en 2011, un dollar valait environ 50 livres. La monnaie locale a depuis perdu plus de 90 % de sa valeur.L’économiste Georges Khouzam explique que les cambistes, un métier qui était clandestin sous Assad, ont “délibérément réduit la liquidité en livres syriennes pour provoquer des fluctuations rapides sur le marché et en tirer profit, et non pour soutenir la monnaie nationale”.Vendre des devises était passible de sept ans de prison et de lourdes amendes du temps du pouvoir d’Assad, qui gardait la main sur les monnaies étrangères pour se maintenir à flot.

En pleine guerre commerciale, Trump redouble de pression sur la Fed

Les tensions entre Donald Trump et le patron de la Fed Jerome Powell se sont encore accentuées cette semaine, le président américain menaçant de se débarrasser du patron de la Banque centrale, un mouvement qui remettrait en cause l’indépendance séculaire de l’institution.Avant même que ses droits de douane ne viennent chahuter l’économie américaine, Donald Trump n’a cessé d’appeler à une baisse des taux de la Fed pour doper la croissance.Mais la détermination de Jerome Powell à choisir son propre rythme a visiblement frustré le président, entraînant la Maison Blanche et la Fed dans un conflit ouvert qui pourrait déstabiliser les marchés financiers, selon plusieurs analystes.”Si je veux qu’il parte, il va partir très vite croyez-moi”, a lancé jeudi Donald Trump à l’intention de Jerome Powell, dont le mandat doit s’achever en mai 2026.Le président de la Fed ne l’a pas caché: il ne compte pas partir de manière anticipée, ajoutant dans la semaine que l’indépendance de l’institution était “garantie par la loi”.”Le simple fait que le président de la Fed doive s’exprimer sur le sujet montre clairement qu’ils sont sérieux”, observe la cheffe économiste du cabinet KPMG Diane Swonk, en référence aux responsables de la Maison Blanche.Pour la plupart des économistes, la hausse des droits de douane voulue par Donald Trump pourrait, au moins à court terme, ralentir la croissance et tirer les prix à la hausse, éloignant un peu plus l’objectif de 2% d’inflation visé par la Fed et la pousser à maintenir ses taux élevés plus longtemps.”Je pense qu’on se dirige vers un conflit mais je ne crois pas que la Fed risque de déposer les armes sous la pression politique”, juge la cheffe économiste de Wolfe Research, Stephanie Roth.”Ils ne vont pas réagir parce que Trump a posté un message leur demandant” de baisser les taux, estime l’analyste. Selon elle, ce serait “la recette d’un désastre”.- Indépendance “absolument essentielle” – La majorité des spécialistes estiment que le président américain n’a pas le pouvoir de licencier comme bon lui semble le patron de la Fed, ni aucun des principaux membres de l’institution.Créée il y a plus d’un siècle, la Fed a été organisée de manière à la protéger des influences politiques, et le pouvoir de nomination du président est limité à certains postes seulement, et doit passer par une confirmation du Sénat.”L’indépendance est absolument essentielle pour la Fed. Les pays qui n’ont pas de banque centrale indépendante ont des monnaies bien plus faibles et des taux d’intérêts nettement plus élevés”, rappelle Mme Roth.L’une des menaces potentielles sur la Fed pourrait venir d’une procédure judiciaire intentée devant la Cour suprême. L’administration Trump cherche à revenir sur une jurisprudence de 1935 qui empêche, à ce jour, au président américain de limoger les responsables d’agences gouvernementales indépendantes.Mais, même si elle obtenait gain de cause, la Maison Blanche serait confrontée à l’ultime juge de paix: le marché obligataire.Les récentes tensions sur les marchés financiers ont entraîné une hausse de la prime de risque sur les bons du Trésor américain, soulignant que les investisseurs ne voyaient plus nécessairement l’Etat américain comme la valeur refuge qu’il pouvait être jusqu’ici.Un mouvement inattendu qui a incité Donald Trump à suspendre une importante vague de ses droits de douane, soulageant ainsi les marchés financiers.Si les investisseurs estimaient que la capacité de la Fed à agir indépendamment contre l’inflation était remise en question, la prime de risque sur la dette américaine repartirait sûrement à la hausse, mettant de nouveau le gouvernement sous pression.”On ne peut pas contrôler le marché obligataire, c’est la morale de l’histoire. Et c’est pour cela qu’on veut une Fed indépendante”, insiste l’experte Diane Swonk.

Bruno Le Maire propose d’unifier une partie de la dette publique en Europe pour créer un “euro de référence”

L’ex-ministre de l’Economie français Bruno Le Maire a plaidé samedi pour une “mise en commun” d’une partie des dettes des pays européens afin d’aider à créer un “euro de référence” face au “roi dollar qui vacille” dans un contexte de fortes tensions commerciales avec les Etats-Unis.Sur X, celui qui a dirigé Bercy pendant sept ans a appelé samedi à ce que la Commission européenne étudie “la mise en commun de toutes les dettes nationales” européennes “au-dessus d’un plafond de 50% d’endettement”.Il a également proposé “de fondre en un seul titre” les titres de la Banque européenne d’investissement (BEI) et ceux de la dette commune européenne issue du plan de relance de 750 milliards d’euros décidé en 2020 en pleine pandémie de Covid, qui sera remboursée jusqu’en 2058.Pour Bruno Le Maire, ces décisions “accélèreront la création d’un marché attractif de la dette européenne”, ce qui permettrait de “financer nos investissements à un prix abordable”, notamment via une “nouvelle émission de dette en commun”.Renforcer l’euro dans les échanges, c’est également donner aux pays de la zone des “leviers de négociation avec leurs partenaires commerciaux, Etats-Unis compris”, estime Bruno Le Maire, qui a quitté Bercy en septembre 2024 lors de la nomination du gouvernement Barnier.”Pour la première fois depuis 1945, les Européens ont entre les mains une heure opportunité unique de faire de l’euro une monnaie de référence mondiale” face au “roi dollar qui vacille sur son trône, sous les coups de ses propres sujets, le président des Etats-Unis (…) en tête.”Bruno Le Maire a également plaidé pour “accélérer la mise en place d’un euro numérique”, un projet de la Banque centrale européenne (BCE), pour s’affranchir de “Visa, Mastercard ou Paypal”, américains.L’imposition de droits de douane par le président américain Donald Trump a mené les investisseurs internationaux à se délester massivement de tous les grands actifs américains, dont le dollar, la monnaie de référence pour les échanges internationaux.Le dollar a perdu 5% face à l’euro depuis le 2 avril et plus de 8% depuis l’investiture de Trump le 20 janvier.Une grande partie des droits de douane décidés à l’encontre de l’Union européenne sont pour l’heure suspendus, Donald Trump s’étant dit jeudi sûr “à 100%” qu’un accord serait trouvé avec l’UE sur le sujet.

Favoriser l’achat de produits bio pour protéger la femme enceinte et son bébé

Chou-fleur, poireaux, patates douces, kiwis… Dans une ferme maraîchère de l’agglomération de La Rochelle, Cassandra remplit son panier de produits bio chaque semaine, comme d’autres femmes enceintes que la collectivité aide financièrement à mieux s’alimenter pour protéger leur bébé.La future maman, âgée de 25 ans et habituée d’ordinaire aux supermarchés, bénéficie du programme “Jeunes pousses” lancé fin mars, inspiré d’initiatives similaires ailleurs en France.Vingt-cinq femmes enceintes de plus de trois mois bénéficient pendant six mois de 15 euros par semaine pour acheter des fruits et légumes bio chez des producteurs locaux. Des ateliers de sensibilisation à la santé environnementale, à la cuisine et à la diététique complètent le dispositif.”L’objectif est de convaincre les femmes enceintes de la nécessité absolue d’avoir une alimentation de qualité”, souligne Marc Maigné, vice-président de la communauté d’agglomération chargé du contrat local de santé.”Les 1.000 premiers jours de la vie, dès la conception, sont les plus dangereux” pour l’enfant. “Il est important qu’il soit exposé le moins possible aux produits chimiques de synthèse, dont les pesticides et les perturbateurs endocriniens”, ajoute-t-il.Les sages-femmes du territoire ont fait connaître le programme. “J’ai tout de suite été intéressée. J’ai pris conscience que je mangeais aussi pour mon bébé et j’ai envie de mieux m’alimenter”, témoigne Cassandra Fleury. “Je découvre des producteurs locaux près de chez moi, qui me permettent d’éviter les pesticides. C’est tout bénef !”, estime la jeune femme.- Changer les habitudes -Même enthousiasme chez Marine Serpette, qui attend son deuxième enfant. Cette femme de 33 ans, enceinte de sept mois, admet avoir une “alimentation pas très variée”. Son chéquier en poche, elle achète désormais ses légumes aux Jardins de l’Aubreçay, près de chez elle.”Il n’y a que du positif dans ce programme. Les produits sont de qualité, on me donne plein de conseils pour cuisiner”, apprécie celle qui voudrait “garder l’habitude de venir” après son accouchement.Les maraîchers saluent aussi l’initiative.”Cela permet de sensibiliser. Les gens viennent souvent au bio quand ils deviennent parents mais j’espère que leur consommation changera sur le long terme”, souligne Pierre-François Robin, cogérant de la ferme Les Enfourneaux, à Saint-Xandre (Charente-Maritime), où s’approvisionne Cassandra.”C’est une façon d’apporter notre pierre à l’édifice sur un territoire particulièrement touché par les cancers pédiatriques”, abonde Boris Georges, des Jardins de l’Aubreçay.Une étude récente a révélé un risque accru pour ces pathologies en plusieurs endroits de Charente-Maritime, où la pollution aux pesticides agricoles est régulièrement dénoncée. Notamment dans la plaine céréalière d’Aunis, près de La Rochelle, où des résidus de produits phytosanitaires ont été retrouvés dans les cheveux et urines de dizaines d’enfants.- Proposition de loi -La collectivité rochelaise s’est inspirée de “l’ordonnance verte” expérimentée à Strasbourg depuis plus de deux ans et qui a déjà essaimé en France, de Caen à Lons-le-Saunier en passant par Angoulême. La métropole alsacienne, pionnière, touche désormais 1.500 femmes enceintes ou en parcours de procréation médicale assistée (PMA).”L’expérience de Strasbourg n’a que des vertus positives. Elle sensibilise les femmes enceintes et fait fonctionner l’économie locale”, juge Sandra Regol, députée EELV du Bas-Rhin.Elle a déposé en septembre une proposition de loi visant à généraliser une ordonnance verte financée par l’État, sur le budget de la Sécurité sociale. “C’est de la politique de prévention sur le long terme”, justifie l’élue.En partant du budget strasbourgeois et du nombre de naissances national, la parlementaire chiffre le besoin de financement annuel autour de 700 millions d’euros, en intégrant le coût des séances avec les écoconseillers en santé qui seraient confiées aux services départementaux de la protection maternelle et infantile.”En comparaison, les coûts engendrés par l’exposition aux perturbateurs endocriniens atteindraient près de 160 milliards d’euros au niveau européen”, indique la proposition de loi que soutient l’association Alerte des médecins sur les pesticides, basée à Limoges.”Nous plaidons pour la mise en place d’ordonnances vertes dans tout le pays, en s’inspirant du modèle de Strasbourg qui est le plus abouti. Nous voulons qu’elles s’inscrivent dans la loi, c’est un enjeu de santé publique”, souligne son coprésident, Pierre-Michel Périnaud, pour qui “l’exposition aux pesticides pendant la grossesse fait partie des angles morts de la prévention”.