De nouvelles manifestations de soutien au leader de l’opposition qui dénonce les résultats des élections du 9 octobre ont eu lieu mercredi au Mozambique, où deux personnes ont été tuées par les forces de l’ordre et une femme a été fauchée par un véhicule de police.L’opposant Venâncio Mondlane, qui conteste la victoire à la présidentielle du candidat du parti au pouvoir depuis 1975, le Frelimo, et affirme avoir gagné, a lancé un mouvement de contestation dans la rue, brutalement réprimé par la police depuis des semaines. Il a aussi appelé au blocage des axes de transport.Dans la ville de Nampula (nord du Mozambique), la police a ouvert le feu et tué deux manifestants dans un rassemblement de centaines de personnes qui avaient érigé des barricades avec et mis le feu à des pneus, a dit à l’AFP un militant de la société civile. Selon des journalistes présents à l’une des manifestations à Maputo, certains ont jeté des pierres sur les forces de sécurité qui ont répliqué en tirant sur la foule et en lançant des gaz lacrymogènes tandis que des heurts éclataient après qu’une femme, qui se tenait derrière une banderole, eut été fauchée.Dans une vidéo de l’incident, devenue virale sur les réseaux sociaux, un véhicule blindé de la police fonce droit sur la femme, la projetant sur la route. D’autres vidéos la montrent se faisant aider pour monter dans un autre véhicule, apparemment vivante mais grièvement blessée.”J’ai tout vu de mes propres yeux, elle a le bras cassé, elle a la jambe cassée”, a dit un témoin à l’AFP, avant d’ajouter: “On ne sait pas si elle va survivre”.Les forces armées ont confirmé dans un communiqué qu’un de leurs véhicules avait heurté accidentellement une femme. Le véhicule était en mission pour dégager des axes routiers bloqués par les manifestations, selon elles.Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, la Norvège et la Suisse ont condamné “l’escalade de la violence contre les civils”, y compris cet incident de Maputo.”Nous appelons le gouvernement du Mozambique (…) à enquêter sur cet incident et sur d’autres informations faisant état d’un usage disproportionné de la force, en veillant à ce que les responsables rendent des comptes conformément à la loi”, ont déclaré ces pays dans un communiqué.Ailleurs à Maputo, une centaine de manifestants marchaient vers une place du centre de la capitale en criant des slogans tels que “Le Frelimo dehors”, a constaté l’AFP.”Nous demandons que Venâncio Mondlane soit notre président parce que c’est ce pourquoi nous avons voté”, a dit l’un d’entre eux, Olavio José, 24 ans.Selon les résultats officiels, le candidat du Frelimo, Daniel Chapo, a remporté la présidentielle avec 71% des voix, contre 20% pour M. Mondlane.Des manifestations se déroulaient aussi mercredi à Ressano Garcia, côté mozambicain du principal poste-frontière avec l’Afrique du Sud. Des manifestants y empêchaient les poids lourds de passer, selon les autorités douanières sud-africaines. Ce poste-frontière a été plusieurs fois fermé ces dernières semaines en raison des manifestations post-électorales.Le Centre pour la démocratie et les droits humains, un groupe de la société civile, a affirmé à l’AFP la semaine dernière que 65 personnes avaient été tuées par la police depuis le début des troubles post-électoraux. Le président Felipe Nyusi, qui doit quitter le pouvoir en janvier, a lui évoqué la mort de 19 personnes, dont cinq policiers.
Wed, 27 Nov 2024 19:12:12 GMT